La grippe aviaire ou influenza aviaire (ou peste aviaire)
La grippe aviaire est une maladie virale qui touche principalement les oiseaux, mais qui peut avoir des conséquences importantes pour l’aviculture et la biodiversité. Cette page vous informe sous forme de questions-réponses sur la situation en Belgique et en Europe, les mesures de prévention et les recommandations pour limiter la propagation du virus.
Grippe aviaire : ce qu’il faut savoir et faire
Que faire si je trouve un oiseau mort ou malade ?
Votre contribution à la surveillance de l'état de santé de l'avifaune est essentielle. Tout oiseau malade ou mort peut être un indicateur de la présence de la grippe aviaire.
La surveillance de la maladie s'appuie donc sur le signalement de ces mortalités inhabituelles ou de ces individus malades.
Vous avez découvert un oiseau mort ? Celui-ci doit être signalé immédiatement
- au service téléphonique 1718 (pour les francophones) ou 1719 (pour les germanophones) SOS Environnement ou via le système de rapportage en ligne Enquête. Le service téléphonique vous donnera les indications appropriées en fonction de la situation épidémiologique.
- soit en ligne via ce lien
- soit via le QR code suivant :

La prise en charge des carcasses d’oiseaux est toujours effectuée par les agents du DNF, et des mesures de précaution, tel que le port de gants et d'un masque, sont essentielles.
Vous avez découvert un oiseau malade ? Prenez contact avec un centre CREAVES (Centres de Revalidation des Espèces Animales Vivant à l'Etat Sauvage).
* Ne touchez pas avec vos mains nues des oiseaux sauvages malades ou morts ;
* Portez toujours des gants et un masque;
* Suivez les bonnes pratiques d'hygiène en vous lavant soigneusement les mains et en les désinfectant avec un gel hydroalcoolique après avoir été en contact avec des oiseaux sauvages.
* En présence de carcasses d'oiseaux ou d'oiseaux malades, il est recommandé de tenir les chiens en laisse.
Pourquoi surveiller cette maladie ?
Les actions de surveillance permettent
- de détecter une suspicion de foyer et, si un foyer est détecté ;
- de mettre en place des mesures d'élimination des carcasses d'oiseaux, tout en prenant des mesures de biosécurité appropriées ;
- de réduire la transmission de la maladie au sein de l'avifaune et de la faune.
- de mettre en place, si jugé nécessaire, des mesures de restrictions d'activités (par ex : suspension de la chasse dans une zone englobant un foyer pendant une période donnée) afin de diminuer le risque de propagation du virus.
Comment surveiller cette maladie ?
La surveillance de la grippe aviaire dans l'avifaune est essentielle pour détecter rapidement la présence du virus et suivre son évolution. Cela comprend la surveillance active et passive.
La surveillance passive des oiseaux sauvages permet
- de détecter, non seulement des mortalités qui seraient dues à des virus influenza hautement pathogènes
- de suivre de cette manière l'évolution de l'épidémie
- d'évaluer la circulation des virus influenza faiblement pathogènes et de détecter les précurseurs de virus faiblement pathogènes les plus susceptibles de muter en virus hautement pathogènes.
Les analyses pour la détection du virus sont exécutées au laboratoire national de référence de Sciensano.
La surveillance active consiste à effectuer régulièrement des prélèvements sur des oiseaux sauvages afin de les tester. Les prélèvements peuvent être obtenus sur des oiseaux capturés dans des nasses par des bagueurs formés (réseau des bagueurs de l'Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique) ou sur des oiseaux tirés à la chasse dans des zones ciblées et suivies d'années en années, en collaboration avec le Service de la Santé et des Pathologies de la faune sauvage de l'Université de Liège sous convention avec le SPW.
Comment la maladie se transmet-elle?
La grippe aviaire se propage principalement par contact direct avec des oiseaux infectés. Le contact indirect avec des surfaces ou des objets contaminés peut également transmettre la maladie. Les virus peuvent en effet survivre pendant des périodes variables dans l'environnement, en particulier dans les matières organiques telles que les excréments, la salive ou les sécrétions respiratoires d'oiseaux infectés.
Les oiseaux migrateurs, ainsi que les échanges commerciaux d'oiseaux vivants et de produits avicoles, jouent un rôle clé dans la transmission de la maladie sur de longues distances. Les voies de migration des oiseaux sauvages sont également fortement contaminées, ce qui accroît encore le risque de transmission.
Quel sont les impacts de cette maladie pour les oiseaux et l’industrie avicole ?
Les impacts de la grippe aviaire peuvent varier en fonction de la souche virale, de la sensibilité des espèces d'oiseaux touchés, et des mesures de prévention et de contrôle mises en place.
Les infections causées par des virus hautement pathogènes peuvent entraîner une mortalité extrêmement élevée, surtout dans des zones à forte densité d'oiseaux sensibles, comme dans les élevages industriels ou dans de grandes colonies d'oiseaux sauvages.
Les épidémies de grippe aviaire peuvent entraîner des pertes économiques considérables pour l'industrie avicole, en raison de la mortalité des volailles, de l'abattage préventif de élevages infectés et des restrictions commerciales imposées aux zones touchées. Ces pertes économiques peuvent entraîner des répercussions sur l'emploi dans l'industrie avicole.
Quel sont les dangers de cette maladie pour les écosystèmes et la biodiversité ?
Mortalité élevée : Les souches virales hautement pathogènes de la grippe aviaire peuvent entraîner une mortalité importante chez les oiseaux infectés, qu'ils soient sauvages ou domestiques. Ces mortalités importantes peuvent induire une réduction sévère de certaines populations d'oiseaux, en particulier pour les espèces sensibles grégaires ou celles menacées.
Perturbation des écosystèmes : Les épidémies de grippe aviaire peuvent perturber les écosystèmes en affectant la dynamique des populations d'oiseaux.
Risque de transmission inter-espèces : Certaines souches virales de la grippe aviaire ont la capacité de se transmettre des oiseaux aux mammifères, y compris aux humains. En Belgique, quelques cas d'infection sur des mammifères, comme le renard, ont été détectés.
Quel sont les dangers de cette maladie pour la santé publique ?
Certaines souches virales de la grippe aviaire sont zoonotiques, ce qui signifie qu'elles peuvent se transmettre aux humains. La transmission du virus de la grippe aviaire à l'homme reste toutefois un évènement rare, et se fait essentiellement lors de contacts étroits, prolongés et répétés avec des animaux infectés ou leurs déjections.
Les personnes qui travaillent ou interviennent dans des zones contaminées (exemple : les éleveurs de volailles, les vétérinaires, les personnes responsables du nettoyage ou de la désinfection de zones contaminées) doivent dès lors suivre un protocole de biosécurité strict pour éviter d'être infectés.
Les virus de la grippe aviaire évoluent en subissant des mutations et sont, pour une large part, imprévisibles en ce qui concerne les risques qu'ils posent à la santé animale et humaine. Ces impacts soulignent l'importance d'une surveillance continue, de mesures de biosécurité rigoureuses et de coopération One-Health pour prévenir, contrôler et atténuer les conséquences de la grippe aviaire.
Comment prévenir la maladie ou limiter sa propagation ?
Il n'existe pas de traitement pour la grippe aviaire chez les oiseaux. En revanche, des mesures de prévention et de contrôle sont mises en place pour limiter la propagation de la maladie.
Mesures de prévention chez les volailles et oiseaux captifs
- Limiter l’accès des oiseaux sauvages aux installations, voire confinement
- Nourrissage et abreuvement à l’intérieur
- Mesures de biosécurité strictes et des protocoles d’hygiène rigoureux
Mesures dans les foyers d’animaux captifs (volailles ou oiseaux)
- Abattage total des volailles ou oiseaux du foyer (et parfois des exploitations proches ou de contact)
Mesures en cas de foyer chez les oiseaux sauvages
- Ramassage et évacuation des carcasses : cette action réduit la contamination de l’environnement et limite les risques pour les charognards (renards, rapaces…).
Il faut noter que la détection des carcasses est souvent difficile, notamment en zones boisées ou peu accessibles.
- Restriction des activités humaines : par exemple, suspension temporaire de la chasse dans la zone concernée.
Ces mesures ne permettent pas d’éradiquer la maladie dans l’avifaune. Il est donc essentiel de protéger les espèces sensibles ou menacées en diminuant la pression virale (par exemple, par le ramassage des carcasses). Elles visent également à réduire les contacts entre oiseaux sauvages et oiseaux d’élevage, mais aussi à éviter la propagation vers d’autres zones, notamment par la dispersion de populations d’oiseaux perturbées.
La vaccination pourrait également être utilisée dans certains cas pour protéger les populations d'oiseaux domestiques contre certaines souches virales de la grippe aviaire. Au niveau européen, une approche stratégique pour la vaccination contre l'influenza aviaire hautement pathogène comme outil complémentaire de prévention et de lutte, est en cours de discussion. À ce jour, aucune vaccination n’est toutefois disponible.
La gestion de la grippe aviaire chez l’avifaune est complexe et nécessite une approche multidisciplinaire impliquant vétérinaires, spécialistes de la faune, autorités sanitaires et acteurs de l’industrie avicole. Les recommandations peuvent varier selon la gravité locale de l’épidémie.
Quelle est la situation en Belgique et en Europe ?
Depuis 2021, une pandémie de grippe aviaire hautement pathogène s'est déclarée dans de nombreux pays, dont la Belgique, avec un nombre extrêmement élevé de foyers épidémiques, tant chez les volailles que chez les oiseaux sauvages.
En 2022 et début 2023, l’épidémie s’est poursuivie et a touché, en Wallonie, les populations sauvages de mouettes rieuses, de canards, d’oies, ainsi que des faisans relâchés pour la chasse. Les rapaces, comme les faucons pèlerins, ont également été infectés. A partir de l’été 2023, le nombre de cas positifs a fortement diminué.
Une forte dynamique d’infection se confirme à nouveau à partir de fin septembre 2024 en Europe, notamment le long des routes migratoires qui traversent notre pays. On assiste à une flambée de foyers de volailles en Hongrie, et une généralisation des détections dans l’est et le sud-est de l’Europe, dans les compartiments domestiques et sauvages.
Ralentissement de la dynamique d’infection en avril et mai 2025, avant une reprise en juin, majoritairement chez les oiseaux sauvages marins, en particulier les laridés en mer du Nord, sur la Manche et le littoral de l’Atlantique. En parallèle, des cas sur anatidés ont été détectés sur un nombre croissant de pays depuis le mois de septembre 2025 en Europe du Sud, en Europe centrale (Autriche, Allemagne, Pologne) et au Royaume-Uni.
En 2025 les grues cendrées ont été particulièrement touchées avec des milliers de cadavres découverts en Allemagne, en France et en Espagne. Un épisode similaire mais de moindre ampleur, en termes de déclarations des cas d’infection détectés, avait occasionné des mortalités massives de grues cendrées en début de migration en octobre-novembre 2023 en Europe centrale et s’était étendu le long du corridor migratoire méditerranéen en Italie, France, Espagne.
En Belgique, le début de l’année 2025 est marqué par quelques foyers de grippe aviaire chez des détenteurs d’oiseaux en Wallonie et de volailles en Flandre. Chez les oiseaux sauvages, la situation est calme avec quelques cas signalés dans le Nord du pays. A partir d’octobre 2025, c’est toute la Belgique qui est concernée par la détection du virus IAHP, aussi bien chez les oiseaux domestiques (plusieurs foyers dans des exploitations avicoles en Wallonie et en Flandre) que dans la population sauvage. L’évolution de la situation peut être suivie sur le tableau de bord.
Qu'est-ce que la grippe aviaire ?
Fiche d’identité :
- La grippe aviaire, également connue sous le nom d'influenza aviaire, est une préoccupation majeure pour la santé des oiseaux. Il s'agit d'une maladie virale contagieuse touchant les oiseaux, tant sauvages que domestiques.
- Cette maladie est causée par des virus de la famille des Orthomyxoviridae, connus sous le nom de virus influenza.
- Les virus influenza sont classés en trois types, A, B et C, mais ce sont les virus influenza A qui infectent naturellement les oiseaux.
- Ces virus de type A sont divisés en sous-types sur base de deux protéines présentes à leur surface : l'hémagglutinine (H) (L'hémagglutinine permet au virus de se fixer à la cellule cible (par exemple, à une cellule de l'épithélium pulmonaire d'un oiseau) et d'y entrer.) et la neuraminidase (N) (la neuraminidase aide le virus à s'extraire de la cellule infectée, lui permettant ainsi d'infecter une autre cellule) .
- Actuellement 16 sous-types H (H1 à H16) et 9 sous-types N (N1 à N9) ont été identifiés.
Signes cliniques :
- Les oiseaux infectés par la grippe aviaire peuvent présenter une variété de signes cliniques, tels que la faiblesse, la perte d'appétit, la diminution de ponte, des problèmes respiratoires. La gravité des symptômes peut varier en fonction de la souche virale et de la sensibilité de l'oiseau touché.
- Certaines souches virales sont faiblement pathogènes et d'autres hautement pathogènes. Les infections causées par des virus faiblement pathogènes circulent dans l'avifaune sans induire de signes cliniques.
- Les souches virales hautement pathogènes de la grippe aviaire peuvent entraîner une mortalité importante chez les oiseaux infectés, qu'ils soient sauvages ou domestiques. Ces mortalités importantes peuvent induire une réduction sévère de certaines populations d'oiseaux, en particulier pour les espèces sensibles grégaires ou celles menacées.
Répartition :
Le virus de la grippe aviaire (H5) semble être devenu endémique (càd constamment présent) dans les populations d'oiseaux sauvages en Europe. Ceci implique que le risque sanitaire pour les volailles et l'avifaune reste présent toute l'année alors qu'il était principalement hivernal auparavant.
Quels sont les traitements possibles ?
Chez l'homme, il est recommandé pour toute personne travaillant dans un milieu à risque, de se faire vacciner contre la grippe saisonnière.
Des recommandations complémentaires sont également disponibles sur le document émis par le groupe d'évaluation du risque en matière de zoonoses émergentes (RAG-V-EZ).
Liens utiles
Mise à jour des données relatives à la maladie
Consulter le tableau de bord
La grippe aviaire
Focus sur cette maladie sur le site de l'AVIQ
Focus sur cette maladie sur le site de Sciensano
Focus sur cette maladie sur le site de l'Afsca
Focus sur les dernières informations européennes relatives à la grippe aviaire sur la page de la Commission Européenne Avian influenza (cette page est en anglais, avian influenza signifiant grippe aviaire).
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Les recommandations en cas de découverte d'un oiseau blessé ou mort ainsi que la liste des centres de revalidation se trouvent sur la page des CREAVES
La santé des animaux sauvages
La santé de la faune en Wallonie a un impact direct sur notre santé et celle de nos animaux domestiques. Sa surveillance permet de mieux appréhender l'émergence de nouveaux dangers, infectieux ou non infectieux. Informez-vous régulièrement via le site pour connaître les mises à jour sur la grippe aviaire et les recommandations en vigueur dans votre région.